En Catalogne, la coalition de gauche au pouvoir a été reconduite LE MONDE | 07.11.06 | 15h20 • Mis à jour le 07.11.06 | 15h20
MADRID CORRESPONDANCE
On pensait que les tractations pour former un gouvernement régional catalan allaient durer plusieurs semaines, comme il y a trois ans. Cette fois-ci, il en aura fallu à peine une. Le gouvernement sortant sera reconduit au pouvoir en Catalogne, à savoir la coalition tripartite formée par les socialistes catalans, les indépendantistes d'Esquerra Republicana et Iniciativa per Catalunya (ICV, écologistes-progressistes).
Le socialiste José Montilla, ancien ministre espagnol de l'industrie, sera le prochain chef de la Généralité (gouvernement catalan).
Une surprise en termes de logique, car ces élections régionales anticipées du 1er novembre avaient été provoquées par l'éclatement de la même coalition tripartite, après l'adoption en juin du nouveau statut d'autonomie de la région.
Si les socialistes catalans et ICV avaient fait campagne pour le oui, les indépendantistes catalans estimaient le texte trop timide, réclamant par exemple que la nation catalane ne figure pas seulement dans le préambule.
La tentation du pouvoir a donc été la plus forte. Pour autant, deux des partis qui formeront le gouvernement, le PSC (Parti socialiste catalan) et Esquerra Republicana ont obtenu des résultats en baisse : les socialistes ont perdu 5 sièges et les indépendantistes catalans 2. Seule ICV a amélioré son score.
Les nationalistes modérés, CiU (Convergencia i Unio, nationalistes démocrates-chrétiens), ont en fait été les vainqueurs du scrutin, avec 48 sièges soit 2 de plus qu'en 2003, mais aussi les grands perdants puisqu'ils restent loin de la majorité nécessaire (68 sur 135). Comme il y a trois ans, ils n'ont pas réussi à nouer des alliances pour former un gouvernement solide. Ce qui fait dire au dirigeant de CiU que les tractations et pactes étaient scellés d'avance.
Même si le Parti socialiste à Madrid respecte la décision des socialistes catalans, la préférence de José Luis Rodriguez Zapatero n'allait pas à un tel gouvernement. Il aurait penché pour une alliance inédite entre les socialistes catalans et CiU. Ce qui lui aurait permis de transposer cette alliance à Madrid, au Parlement national, lui assurant une majorité solide, et de ne plus être soumis à l'opposition croissante et violente de la droite, qui lui reproche ses alliances avec les indépendantistes. - (Intérim.)
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